Eaux usées dans le fleuve, le déversement suspendu

MONTRÉAL – Le déversement des eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent a été suspendu le temps de réévaluer d’autres options, a annoncé mercredi matin la Ville de Montréal.

«À la demande du maire, le déversement est suspendu le temps de vérifier au cours des prochains jours que l’analyse qui a été faite est la bonne», a déclaré Pierre Desrochers, président du comité exécutif.

Une suspension «d’une ou deux journées» sera nécessaire pour confirmer si la décision de déverser les eaux usées sera maintenue ou s’il est possible de faire autrement a indiqué M. Desrochers, en l’absence du maire Coderre, qui se trouvait à New York mercredi matin.

Plus tôt cette semaine, la Ville a annoncé que des milliards de litres d’eau d’égout se retrouveraient dans le fleuve à la mi-octobre en raison des travaux sur l’autoroute Bonaventure.

M. Desrochers a insisté pour dire que le Service de l’eau de la Ville et sa responsable, Chantal Rouleau, ont bien fait leur travail dans le dossier.

«Il y a eu beaucoup de discussion, ma collègue Chantal Rouleau a donné les explications et fait part de la nécessité de cette opération», a indiqué M. Desrochers.

«Acceptable», selon le ministre Heurtel

QUÉBEC – Déverser huit milliards de litres d’égouts dans le fleuve pendant une semaine est jugé acceptable par le ministre de l’Environnement, David Heurtel.

«C’est sûr que ce n’est pas la situation idéale», reconnaît-il, mais «c’était malheureusement la seule option qui était possible».

La Ville de Montréal va laisser une partie de ses égouts se déverser directement dans l’eau pendant sept jours, sur sa Rive-Sud, a révélé Radio-Canada. C’est l’équivalent de 2600 piscines olympiques de déchets des toilettes, rejets d’hôpitaux et d’entreprises directement dans le fleuve, sans passer par l’usine d’épuration.

Le ministre Heurtel soutient que tous les scénarios ont été envisagés. «On est dans une situation où on n’a pas d’autre solution possible, il faut absolument réparer cette conduite-là, […] car cette conduite-là alimente la plus grande usine d’épuration à Montréal, dit-il. C’est sûr que ce n’est pas l’idéal, mais on s’est assuré qu’en terme de temps, la durée, la période, le moment où on fait ça, c’est vraiment l’ensemble des conditions qui vont avoir le moins d’impact.»

Les conséquences sur la faune et la flore seront «minimes», insiste-t-il. «Ce sont des impacts jugés acceptables, explique David Heurtel. Les fonctionnaires du ministère de l’Environnement ont analysé la proposition de la Ville et l’ont jugée acceptable.» Le ministre assure que l’eau potable ne sera pas affectée.

Les kayakistes et les adeptes du canot ne pourront avoir accès au fleuve durant cette période, précise-t-il. «Autrement, il n’y a pas d’autres impacts.»

– Écrit par Geneviève Lajoie

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