Guerre des motards, 20 ans de la mort de Daniel Desrochers

MONTRÉAL – Quelques citoyens et élus d’Hochelaga-Maisonneuve se sont rassemblés dimanche matin à l’occasion des 20 ans de la mort de Daniel Desrochers, 11 ans, une des premières victimes innocentes de la guerre des motards.

La cérémonie sobre avait lieu dans la cour de l’école Saint-Nom-de-Jésus, sur la rue Adam, juste à côté du mémorial en forme d’étoile dédié à Daniel Desrochers.

Le garçon de 11 ans est décédé des suites de ses blessures, causées par l’explosion d’un véhicule piégé le 9 août 1995 juste en face de cette école primaire. Il est une des premières victimes innocentes de la guerre des motards, qui a sévit de 1994 à 2001.

«Toutes les explosions se déroulaient à la fermeture des bars, dans la nuit ou lorsqu’il n’y avait pas beaucoup de monde autour. Mais là, faire ça en plein jour, dans un quartier populeux et près d’une école, c’était la première fois», a raconté le député Guy Ouellet, qui est aussi un ancien sergent de l’escouade Carcajou et spécialiste de la guerre des motards.

Contre le crime organisé

La mort de Daniel Desrochers a marqué le début de la mobilisation citoyenne pour que les différents paliers de gouvernement agissent contre le crime organisé.

Le maire d’arrondissement, Réal Ménard, était député à la Chambre des communes à l’époque. Il se rappelle que cet accident a soulevé l’indignation.«Je suis fier de voir que ça n’a pas débouché sur de la résignation, parce qu’au mois d’août 1995, des citoyens se sont mobilisés pour faire signer une pétition de 71 000 noms.»

À l’époque, le ministre de la Justice au fédéral, Allan Rock, ne voyait pas l’utilité de modifier le Code criminel pour cibler spécifiquement les membres du crime organisé.

Un an et demi s’est écoulé entre la mort de Daniel Desrochers et l’adoption du projet de loi qui donnait plus de moyens aux forces policières et aux tribunaux pour réprimer le gangstérisme.

Encore d’actualité

À la suite de l’adoption de la loi, les opérations policières se sont multipliées pour mener finalement à l’opération SharQc, en 2009. Six ans après avoir pratiquement rayé de la carte les Hells Angels, le procès des membres les plus influents de l’organisation devrait débuter lundi.

D’ailleurs, samedi, les Devils Ghosts ont paradé à Saint-Gédéon au Lac-Saint-Jean. Selon l’ancien policier de la SQ à la retraite François Doré, il ne fait aucun doute que les Devils Ghosts forment un club-école des Hells. Selon lui, des rumeurs veulent que le groupe soit parrainé par le chef présumé des Hells Angels, Salvatore Cazzetta.

Ainsi, comme M. Ménard l’a souligné avec émotion, «le combat continue, parce qu’on sait que dans les grandes villes, le crime organisé n’est jamais une affaire close».

Des «bêtises» mortelles

Des 165 morts de la guerre des motards, 9 personnes étaient des victimes innocentes. Ces décès auraient pu être évités si les groupes criminels avaient été plus vigilants, croit Michel Auger, journaliste retraité du Journal de Montréal, qui a été la cible des motards.

Ces morts ont aussi déchiré des familles, comme celle de Daniel Desrochers. Son oncle Rick était le seul membre de la famille Desrochers présent à la cérémonie de commémoration.

«On a vécu cette tragédie de façon différente et c’est mieux pour certaines personnes de se détacher complètement pour oublier», a-t-il indiqué.

La guerre des motards

-Oppose les Rock Machines aux Hells Angels-De 1994 à 2001-Pétition signée par 71 000 citoyens demandant une loi anti-gang-Loi C-95 adoptée à Ottawa en 1997-165 morts, dont 9 victimes innocentes-181 blessés, dont 20 victimes innocentes

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