Hillary Clinton a des qualités uniques pour devenir présidente

Barack Obama retrouve mercredi à Philadelphie le camp démocrate pour vanter la solidité d’Hillary Clinton, qui espère lui succéder à la Maison-Blanche, et insister, par contraste, sur les lacunes de son adversaire républicain Donald Trump.

«Ce qui est effrayant, c’est la perspective d’un président qui ne connaît pas son sujet et ne semble pas avoir la volonté de vouloir apprendre», a affirmé le président américain sur NBC, quelques heures avant son discours, très attendu, dans le Wells Fargo Center devant près de 5000 délégués.

Des propos controversés du milliardaire populiste sur la Russie ont contribué à alimenter mercredi son procès en incompétence, le camp Clinton l’accusant d’encourager «une puissance étrangère à espionner son opposant politique».

À l’avant-dernier jour de la convention démocrate, le premier président noir de l’histoire des États-Unis devrait aussi faire passer un message simple depuis la tribune: le temps d’une femme présidente est venu, et cette femme est Hillary Rodham Clinton.

«Rien ne vous prépare véritablement aux exigences du Bureau ovale (…) Mais Hillary a été présente dans cette pièce, elle a pris part aux décisions», devait-il affirmer à la tribune selon des extraits de son discours diffusés par la Maison-Blanche.

«Je peux dire en toute confiance que jamais un homme ou une femme n’a été aussi qualifié qu’Hillary Clinton pour la présidence des États-Unis d’Amérique», devait-t-il ajouter.

L’ancienne première dame, formellement désignée mardi pour porter les couleurs démocrates lors de l’élection du 8 novembre, a insisté sur la dimension historique de sa nomination, appelant les «petites filles» à s’en inspirer.

Selon la Maison-Blanche, Barack Obama travaille sur ce discours depuis plusieurs semaines. Ce rendez-vous, sous l’oeil de dizaines de millions d’Américains, aura une saveur particulière pour lui.

Il fera écho au discours prononcé en 2004 lors d’une convention qui allait le propulser sur le devant de la scène, jusqu’aux primaires tendues de 2008 face à Hillary Clinton et ses années de Maison-Blanche.

À six mois de son départ, le 44e président des États-Unis s’appuiera sur sa solide cote de popularité de fin de mandat pour tenter de rassembler une famille démocrate secouée par l’âpre duel entre Hillary Clinton et le sénateur Bernie Sanders qui a laissé des traces.

Désireux de marquer le contraste avec le discours sombre et anxiogène prononcé la semaine dernière à Cleveland par Donald Trump, M. Obama a promis d’offrir une autre vision de son pays.

«L’Amérique que je connais est pleine de courage, d’optimisme et d’ingéniosité», devait-il affirmer à la tribune, tout en reconnaissant que les Américains ont «de réelles inquiétudes».

Dans une période de doutes alimentés par une série d’attentats, d’Orlando à Nice, en France, le président américain devra trouver le ton juste pour ne pas être accusé de naïveté, ou d’angélisme.

Soucieuse de s’appuyer autant que possible sur le président sortant, puissant atout pour que la base démocrate se rende aux urnes, Hillary Clinton a décrit début juillet l’évolution de leur relation en ces termes: «Rivaux politiques, puis partenaires, puis amis».

Une élection présidentielle américaine offre souvent une alternative claire entre deux visions de l’Amérique. Cette année, ce contraste prend des proportions presque comiques.

Politiquement, humainement, difficile d’imaginer deux personnages publics plus dissemblables que Barack Obama et Donald Trump.

Avant le discours présidentiel, le sénateur Tim Kaine, officiellement désigné mercredi comme candidat démocrate à la vice-présidence, passera son premier grand oral face au public américain qui le connaît peu.

Si cet homme, favorable au traité de libre-échange avec 11 pays d’Asie-Pacifique négocié par Barack Obama, suscite la méfiance de l’aile gauche du parti, il a réussi son entrée sous les projecteurs samedi dernier lors d’un premier meeting commun avec Hillary Clinton.

Mardi soir, c’est l’un des prédécesseurs de Barack Obama, Bill Clinton (1993-2001), qui a une nouvelle fois démontré son aisance au pupitre et son sens politique.

Racontant avec force détails son histoire avec «Hillary», il a esquissé, par touches successives, le portrait d’une femme déterminée et animée d’une farouche «volonté de changement».

Près de 25 millions d’Américains ont suivi cette deuxième soirée de la convention démocrate, qui s’achèvera jeudi par le discours de la première femme de l’histoire à être candidate d’un grand parti à la Maison-Blanche.

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