L’élève au c’ur des priorités »’

Sur les ondes de LCN, toute la semaine, je me penche sur la réalité des enfants avec des besoins particuliers dans le système scolaire. Des cas vécus où les services ne viennent jamais, des parents épuisés, des enfants qui se voient dériver dans le système. Des cas de jeunes en grand danger de quitter l’école sans avoir obtenu de diplôme.

C’est plus fort que moi, dès que je brasse ce genre de problèmes, je me remémore avec dégoût tous les slogans des réformes scolaires et des beaux plans gouvernementaux. Ces slogans finissent toujours par dire: «l’enfant au c’ur de nos priorités», «un système centré sur l’élève», vous voyez le genre.

C’est tellement faux. Tellement, tellement le contraire de la réalité vécue par ceux qui rencontrent ces problèmes. En fait, les enfants les plus chanceux croiseront sur leur parcours une personne précieuse, un enseignant ou un directeur d’école, qui placera vraiment l’élève au centre de ses priorités.

Mais le système lui-même avec sa bureaucratie à paliers multiples a tout ce qu’il faut pour laisser enfants et parents dans le néant. La famille d’un enfant en difficulté sera ballottée entre les systèmes de santé et d’éducation pour le diagnostic, entre l’école et la commission scolaire pour l’obtention de services d’aide. Et tout ce beau monde manque de ressources et promet de longues attentes.

Pendant ce temps, les parents se font dire qu’il faut intervenir tôt et que le temps perdu laisse l’élève accumuler des retards dommageables. J’entends des histoires de parents qui ont téléphoné des dizaines de fois à l’école et à la commission scolaire. Des mamans ne sachant plus à quelle porte frapper qui ont fait pression sur la commissaire scolaire, sur le protecteur de l’élève, même sur le député… pour obtenir des services scolaires.

D’ailleurs, nombreux sont les parents qui finiront par se saigner afin d’aller chercher dans le privé les services que le public ne leur offrirait qu’après des années d’attente.

Dans certains cas, les parents payent au privé pour obtenir un diagnostic, une évaluation, puis se rendent compte que même en connaissant précisément les besoins de leur enfant, les ressources ne sont pas disponibles pour lui venir en aide. L’enfant vit avec une étiquette, mais pas de soutien. Belle affaire.

Le Québec réserve un sort lamentable à ses enfants en difficulté. Les résultats obtenus sont d’ailleurs bien alignés sur les histoires d’horreur que nous racontent les familles. À peine la moitié des enfants évalués comme ayant des besoins particuliers auront la chance d’obtenir un diplôme.

Le décrochage est la norme malgré l’amélioration des connaissances à propos de tous les types de problèmes. Troubles envahissants du développement, dyslexie, dysphasie ou autres, jamais nous n’avons eu une connaissance aussi pointue des situations particulières de chacun. Et des besoins spécifiques qui viennent avec ces problèmes.

Mais, nous échappons ces jeunes à travers les mailles du filet de l’éducation. Depuis quelques mois, cela semble être devenu la priorité politique de tout le monde. À go, on bouge!

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