Nouveau campus HEC Montréal, la ministre David défend son investissement

Malgré la grogne, la ministre Hélène David défend bec et ongles l’investissement de 94 millions $ de fonds publics pour un nouveau pavillon de HEC au centre-ville de Montréal.

Dans sa livraison de mercredi, Le Journal a révélé que des formations privées à 89 000$ le diplôme seront offertes dans ces nouveaux locaux. En plus du MBA, HEC offrira dans son nouveau campus le EMBA (executive MBA) et l’École des dirigeants, deux programmes privés réservés aux cadres supérieurs. Une mauvaise utilisation des fonds publics, selon les universités concurrentes.

La ministre de l’Enseignement supérieur soutient que le déficit d’espace de HEC commandait un tel investissement. «HEC est l’institution universitaire la plus en déficit d’espace de tout le réseau universitaire», a plaidé Mme David à l’Assemblée nationale.

Ce n’est toutefois pas ce que démontrent les chiffres de son ministère. C’est l’École de technologie supérieure (ETS) qui remporte la palme avec un déficit d’espace de 32,24%. HEC a pour sa part un déficit d’espace de 23,57%, selon le document intitulé Les règles budgétaires et calcul des subventions de fonctionnement aux universités du Québec 2015-2016.

Selon Mme David, il faut se réjouir de la hausse de la demande de formation francophone en gestion. Elle soutient que très peu de gens suivent le programme privé EMBA. «40 sur 14 000 étudiants HEC», insiste-t-elle.

Talonné par le député péquiste Alexandre Cloutier, la ministre a signalé que c’est le gouvernement du Parti québécois qui avait le premier donné le feu vert au projet en 2013. Dans une missive adressée au directeur de HEC, l’ex-ministre péquiste Pierre Duchesne donne son approbation «à la présentation stratégique ad projet d’ajout d’espaces» de l’université. Plus encore, le gouvernement du PQ accordait 1,8 millions $ au HEC pour élaborer le dossier d’affaires.

Le député de Lac-Saint-Jean rejette du revers de la main cette accusation. Il précise que tous les grands projets sont soumis à la politique cadre du gouvernement, que son ex-collègue Duchesne n’a jamais donné les autorisations finales pour un tel projet.

Le PQ a «un problème» avec les formations privées à 89 000$ réservées à une «élite». «La facture, le 94 millions $, c’est monsieur et madame tout le monde qui la paye», insiste-t-il. Selon lui, la création d’un Conseil des universités permettrait d’éviter que les institutions se «cannibalisent» entre elle.

Le député Cloutier signale qu’il existe une «proximité naturelle» entre le gouvernement libéral et la haute direction de HEC.

Étiquettes : campus, , défend, investissement, ministre, ,

    Laisser un commentaire