Tumeurs au cerveau, percée médicale majeure au CHUM

Une nouvelle étude menée en partie à Montréal apportera peut-être une lueur d’espoir aux personnes atteintes de certains types de tumeurs au cerveau. L’étude, dont TVA Nouvelles a obtenu les résultats, a permis d’améliorer le taux de survie de plusieurs patients.

Carole Archambault a participé à la recherche. En 2002, elle a eu d’importants problèmes de santé. «Je devenais engourdie subitement, se rappelle Mme Archambault. Ça durait une minute, puis ça partait. C’était des crises d’épilepsie.»

Des examens ont démontré la présence d’une tumeur au cerveau. «Insulaire droit, qu’ils disent. C’était à peu près ici. Les crises d’épilepsie étaient provoquées par la pression de la tumeur», a-t-elle ajouté.

Tout son côté droit était affecté par cette tumeur de deux par cinq centimètres, toujours visible lors de son dernier examen de résonance magnétique, mais littéralement endormie.

Le Dr Jean-Paul Bahary est le radio-oncologue du CHUM qui lui a sauvé la vie. «C’est la région qui est plus blanche qui représente la zone infiltrée du cerveau par la tumeur, a-t-il expliqué. Il n’y a pas de contour bien défini. Ce sont des tumeurs qui sont « infiltrantes », donc qui se mêlent aux tissus normaux du cerveau.»

Cinq ans à vivre

La tumeur de grade deux était inopérable et allait poursuivre lentement sa destruction. «Sans traitements, il me restait à peu près cinq ans», a confié Mme Archambault.

Le Dr Bahary lui a alors proposé de participer à un protocole de recherche.

L’étude en question vient d’être publiée dans The New England Journal of Medicine. En Amérique du Nord, 251 patients y ont participé, dont 19 au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

Habituellement, les patients atteints de cette forme de tumeur recevaient des traitements de radiothérapie. S’il y avait récidive, on donnait par la suite de la chimiothérapie. Pour la première fois, on a combiné les deux traitements. Les chercheurs ont recueilli les résultats pendant 15 ans.

Survie presque doublée

«On a presque doublé la survie des patients, a mentionné le Dr Bahary On est passé d’une survie médiane de l’ordre de sept ans à une survie médiane de l’ordre de 13 ans, ce qui est exceptionnel. Ceci a changé la pratique à travers le monde.»

Au CHUM, six des 19 patients ayant pris part à l’étude sont toujours vivants. Carole Archambault fait partie des survivants. Elle se présente au centre hospitalier chaque année pour subir des examens.

Treize ans après avoir reçu son diagnostic, elle s’apprête à vivre une retraite paisible avec en tête des pensées positives. «Tant qu’on nous dit qu’il y a de l’espoir, je ne vois pas pourquoi on n’essaie pas!» a-t-elle affirmé.

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