Un jeune couple combat le cancer du bâtiment

De jeunes parents du Bas-Saint-Laurent mènent une lutte acharnée pour leur cause et celles de bien d’autres sinistrés de la mérule pleureuse, un champignon que des spécialistes qualifient de nouveau «cancer du bâtiment».

Maxime Boivin a acheté sa maison située en bordure lac Noir à Saint-Marcellin dans le Bas-Saint-Laurent en 2011. Pendant deux ans, sa conjointe Marie-Hélène Cauchon et lui ont souffert de divers maux: pneumonie, bronchites… ils dépensent de nombreux frais de vétérinaire pour soigner leurs animaux, dont un crache du sang.

En 2014, lors de la venue imminente du premier enfant du couple, des travaux d’agrandissement sont planifiés. Le couple découvre les dégâts avancés causés par la mérule pleureuse, un champignon extrêmement nuisible dont la présence est de plus en plus remarquée au Québec.

«C’est le nouveau cancer du bâtiment, il s’attaque à l’intégralité des structures», indique le biochimiste, spécialiste en qualité de l’air intérieur chez Enviro-Option, Patrick Champagne. Une fois bien implanté, le champignon dégrade sans distinction des matériaux de structure récents dont les conditions n’auraient pas été favorables à la décomposition par d’autres types de champignons. Le nombre de cas de contamination au Québec est évalué à deux à trois par semaine, comparativement à un à deux cas par année il y a cinq ans.

Le couple du Bas-Saint-Laurent a les mains liées. Ils doivent démolir la maison qu’ils ont dû quitter pour des raisons de santé publique. Toutefois, la Ville de Rimouski refuse d’accepter les déchets de démolition. Le ministère de la Sécurité civile leur permettrait de brûler la maison, mais ils doivent se munir d’une responsabilité civile qu’aucune assurance ne veut fournir. «Il y aurait l’option de signer une décharge aux pompiers, mais imaginez s’il y a contamination au niveau du lac ou si la forêt brûle. Ça ne fait pas de sens», souligne Maxime Boivin.

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